Heyckel Karmous : L’ingénieur entrepreneur
À seulement 23 ans, Heyckel Karmous a rejoint les équipes Datacenter de Cap Ingelec Paris, en février 2020. En parallèle, ce jeune ingénieur développe l’application mobile « MyRemember » qui vise à faciliter la gestion du quotidien des personnes atteintes d’Alzheimer et maladies apparentées. Interview.
Si vous deviez résumer votre parcours en quelques mots ?
Heyckel Karmous : J’ai un parcours avant tout scientifique, avec une réelle appétence pour la Tech et l’innovation. Diplômé de l’ENSEA Paris, j’ai toujours été attiré par la problématique des courants faibles. Lors de ma dernière année, j’ai sollicité Cap Ingelec Paris, pour effectuer mon stage de fin d’études, pour une durée de 6 mois. Cela m’a permis de mettre en pratique mes connaissances généralistes dans le domaine électrique… avec, à la clé, un contrat en CDI ! Une véritable opportunité puisque j’ai pu intégrer les phases d’études d’un projet confidentiel parisien actuellement en cours de réalisation. Aujourd’hui, j’ai rejoint l’équipe chantier, afin de suivre la gestion technique des travaux et leur bonne conformité : sûreté du bâtiment (détection intrusion, vidéosurveillance, etc.) étude des courants faibles… Au total, ce datacenter de 4 500 m² de salles, aura une infrastructure intégrant les plus hauts standards en matière d’innovation technique de sécurité et de sûreté.
Lors de vos études à l’ENSEA, vous avez souhaité porter un projet entrepreneurial, en tant qu’étudiant-entrepreneur. D’où vient cette envie ?
H.K : J’ai toujours été un enfant débordant d’imagination ! Petit, je voulais créer des robots humanoïdes, je construisais des architectures complexes avec mes Meccanos, et déjà à l’époque, les systèmes électriques et électroniques me passionnaient. Originaire de Montbéliard, j’ai poursuivi mes études en Franche-Comté, puis j’ai eu la chance d’intégrer l’ENSEA Paris, qui encourage ses élèves à porter des projets innovants, au travers du statut « d’étudiant entrepreneur ». J’avais envie me mettre mes connaissances scientifiques et techniques au service d’un projet qui ai une utilité sociale. MyRemember a vu le jour grâce à Blandine, une mère de famille atteinte précocement de la maladie d’Alzheimer et présidente de l’association Ama Diem. Avec Simon Grangier, qui m’a rejoint dans cette aventure, nous développons depuis un an et demi cette application afin de faciliter le quotidien des malades.
Justement, comment MyRemember répond-il aux problématiques des personnes atteintes d’Alzheimer ?
H.K : Nous sommes partis d’un constat très simple : les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées, ont beaucoup de mal à se repérer dans le temps et l’espace. Elles rencontrent également des difficultés pour organiser et gérer leur quotidien et leur agenda et peinent à se souvenir des informations essentielles. Fort de ce constat, nous avons imaginé « un agenda innovant » qui centralise tous les outils nécessaires en une application personnalisable ! Tout est disponible de façon intuitive, pour ne pas encombrer l’esprit et accompagner ses bénéficiaires à vivre avec et malgré la maladie.
Que permettra MyRemember au terme de son développement ?
H.K : L’objectif premier est de permettre aux personnes atteintes d’Alzheimer de se repérer dans le temps. Actuellement, nous développons MyRosace, une horloge que l’utilisateur peut personnaliser, selon son référentiel temporel. Pour faire simple, un malade a perdu la notion des heures et des minutes. En revanche, il sait se repérer en fonction de la durée d’un événement : la cuisson des pâtes (3 minutes), un trajet en train (1h), etc. Avec MyRosace, il va pouvoir personnaliser son unité de temps et suivre ses activités au quotidien. Plus globalement, MyRemember vise à entretenir la cognition afin de demeurer autonome le plus longtemps possible. Ce projet s’adresse aussi bien aux personnes malades qu’aux aidants, qui ont besoin de répit, car à ce jour, il n’existe aucun traitement médical pour atténuer les effets de la maladie.
Quels sont les premiers retours ?
H.K : Ils sont très encourageants, tant au niveau des aidants (familles, proches et personnel médicales) que des aidés. Ce projet entrepreneurial a également reçu un excellent accueil auprès des acteurs locaux, puisqu’il a été récompensé par le Prix PEPITE Régional et a reçu la bourse de l’entrepreneuriat du Val d’Oise. En interne, les équipes de Cap Ingelec m’incitent aussi à poursuivre le développement de ce projet inclusif, en parallèle de mon métier d’ingénieur. C’est un métier d’une grande technicité, dans lequel je m’épanouis pleinement ! Demain, je me vois évoluer au sein des équipes Cap Ingelec, en France, mais aussi – pourquoi pas ? – à l’étranger. Je suis originaire de Tunisie, et plus précisément de Bizerte, un port qui devrait jouer prochainement un rôle majeur dans le développement des datacenters en Afrique…